Me voici donc à mi-chemin, ayant eu vingt années
– en gros vingt années gaspillées, les années de l’entre-deux guerres –
Pour essayer d’apprendre à me servir des mots et chaque essai
Est un départ entièrement neuf, une différente espèce d’échec
Parce que l’on apprend à maitriser les mots
Que pour les choses que l’on a plus à dire, ou la manière
Dont on a plus envie de dire. Et c’est pourquoi chaque tentative
Est un nouveau commencement, un raid dans l’inarticulé
Avec un équipement miteux qui sans cesse se détériore
Parmi le fouillis général de l’impression du sentir,
Les escouades indisciplinées de l’émotion. (…)
Thomas Stearns Eliot – extrait de Quatre quatuors