.
jusqu’
au soir doucement sans lâcher
ta main
.
et ne rien dire
ne pas ouvrir les yeux
ne pas laisser la lumière décider
de tout
.
mille fois la rivière
mille fois la rivière
mille fois la rivière
mille fois la rivière
.
jusqu’
au soir doucement sans lâcher
ta main
.
et ne rien dire
ne pas ouvrir les yeux
ne pas laisser la lumière décider
de tout
.
mille fois la rivière
mille fois la rivière
mille fois la rivière
mille fois la rivière
.
vrac intérieur
un jour ordinaire
et son poids
utile
.
on fait ce qu’il faut
sans recul
le soir
on boit on dort
.
il n’y a pas d’erreur
c’est la vie
.
Antoine Emaz
Peter Riesett
.
une femme elle reste à la fenêtre elle ne
se jette pas par-dessus bord elle n’ouvre
pas elle regarde la vitre ou quelque chose
dehors derrière la vitre on n’en sait rien
elle ne dit rien de ce qu’elle voit est-ce
qu’elle voit seulement et puis son front
il est collé ça fait de la buée sur cette vitre
qui la sépare du monde
.
Albanne Gellé
Nick Mehedin
.
le dimanche
et la blancheur des rues
.
flottant
dans le lacis désert
arbres
grilles
lucarnes et
douce lumière
.
ou bien
indiciblement
le corps
au hasard qui pousse hors de
la portée
Yiannis Hadjiaslanis
.
te laisse œuvrer sans contrainte
à l’extrème du blanc
.
plus de ciel mensongé
plus de faiblesse
une veine de voix irrigue ton front
d’une eau nouvelle
.
tu surgis du bosquet de cendres
nu
.
aiguisé
.
Alain Brissiaud
.
Comment vivre
le poème
jusqu’à comprendre
l’absence
et la liberté
.
une cigarette fume
.
toute chose semble à sa place
toute chose
mais pas nous
.
Karl Schmidt-Rottluff
.
« J’ai compris que, si je m’engageais pour la vie dans ce chemin qu’était l’écriture, il ne s’agirait pas seulement de “faire des livres”, l’un après l’autre, mais que ce serait une manière d’apprendre à vivre, à être, à aimer – pour le dire banalement, mais sincèrement : à devenir un meilleur être humain –
Hélène Dorion
.
l’azur
et la maigre volute
qui croupit au dessus de
nos têtes
est-ce
d’un pays banni
une âme lisant sur nos lèvres
ou un simple sac de cristaux oublié
dans l’éther
Perrine Lievens
.
dans l’humide lumière
du matin
acccroché au maigre fil
tendu
de
.
ce qu’était l’hier – meubles
murs et luminaires
les choses à qui je prête vie – il ne reste que
le fauteuil et la table sur laquelle
j’écris
Chase Middelton
.
souvent tu navigues à vue
dans l’éclatante ascèse
des solitudes
.
vers quel amer
qu’il suffirait de dire
pour le croire
.
de se rappeler
de l’arbre juste
du juste qu’on enlaçait
.
Adeline Baldachino
Chase C. Middelton