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« Ainsi le poème
Il faut que je vacille ! »
Me dit cet ami
A qui je montre la tristesse
Dans la fleur d’un sourire ».
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Yosano Akiko
Zao Wou-Ki
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« Ainsi le poème
Il faut que je vacille ! »
Me dit cet ami
A qui je montre la tristesse
Dans la fleur d’un sourire ».
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Yosano Akiko
Zao Wou-Ki
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après
l’échec de la langue
– mots jusqu’à l’épuisement
le corps s’enroule dans une matière
invisible
et quand bien même
le silence qui bruit aux oreilles
un court instant
il entre en grâce
Diana Taman
.
Tu es là
sur l’autre chaise.
Tu vis le monde à part
à l’autre bout de la table
Ton regard est là-bas,
tes voix sont
des oiseaux qui reviennent
de la mer de là-bas,
tes mains jouent sur la table
nomades infatigables
de cette étendue bleue.
Je fais du morse,
des signaux de fumée
je lance une bouteille
au bord de cette mer
je lance mes troupes
conquérir
les terres saintes
j’allume les braises
du même rêve.
Mais toi tu es si loin
au bout de tant de mer accumulée.
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Victor Manuel Mendiola
Malcolm T. Liepke
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(…) Au risque d’écrire à un(e) presque inconnu(e) une lettre d’amour à partir d’un presque rien qui vous a traversé dans une fulgurance inconnue de vous jusqu’alors.
Au risque de ne pas cesser de faire l’amour.
Au risque de prier sans le secours d’aucun Dieu, où même avec.
Au risque de l’amitié, cachée, folle, éperdue, infinie. Pire qu’un amour.
Au risque de l’ennui, et aimer cet ennui sans secours.
Au risque de marcher seul dans une ville et attendre que survienne, à cet instant, le sens de toute une vie ; savoir que le lendemain disparaitra (…)
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Anne Dufourmantelle
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plusieurs
ce qu’il en reste
celle qui est là et l’autre – toi peut-être aussi – et
moi moi
cercle sur cercle
solide chaos
.
il n’y a plus ni surface ni fond
et nos silhouettes se baignent blafardes
rien à signaler
– y suis-je encore sans suite
enfant perdue faille trou dans l’archive
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Denise Desautels
Maite Gerrero
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finalement tu atteins
le dimanche où sont amarrés des nuages
.
repos, tout comme d’un mensonge
se méfier des regards à l’affut
.
il joue sur le clavier
jours blancs et nuits noires
.
joue demain
cette chaine du bonheur
.
la mort libérée de l’ombre
verrouille le ciel
.
Bei Dao
Alex Veledzimovich
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On n’est pas heureux
Sous l’azur fragile.
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En ce jardin je sais je ne sais quoi.
Les feuilles sont un peu plus larges,
Un peu moins vertes que leur nom.
.
L’azur enfante l’ombre
(Le fruit de sa pourriture).
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La terre aborde son silence
Qui l’attendait.
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Jean Tortel
Jordi Ruiz Cicera
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de peigner le cheveu
qui dépasse et
de revenir en arrière et
d’obéir au tumulte des voix et
de fouiller la beauté des visages et
d’attraper le bras ou une bouche et
de voir la nuit tomber
en douceur
XIX
.
assez longtemps après
ce ne sont plus les dessins qui viennent
mais le bleu
.
vrai
il ne servirait à rien de retourner
.
il ne sert à rien même
de se retourner
encore
.
encore que
les arbres oui peut-être les arbres
le double platane
peut-être
le vent ou le rien des ces soirs
dans la vitre et cet espèce de calme
intense
.
Ce fouillis de feuilles
.
de quoi fait-il vraiment
se souvenir
on se demande
.
Antoine Emaz