Il arrive parfois, seul, triste, un étranger.
Il s’arrête et l’on écoute ses récits doux,
Pleins d’herbes.
Il demande : « Vous ai-je dérangés ? »
Il voudrait repartir, mais il ne sait plus où.
Dans ses oreilles bruit la mer – des coquillages ?
Son front, ses yeux trop grands pour ce bas horizon,
Une raison encore de partir. Ses voyages
Sont là devant lui pleins d’océans, de monts.
On laisse ainsi tout doucement le soir descendre
Qui mélange les figures, les mains, les voix,
Devenues presque esprits…
L’âme pourra comprendre
Mieux – tel le toucher des aveugles –
cette fois.
Ilarie Voronca