Deux mille ans de courses en sac
Quel spectacle inoubliable !
Annie Lebrun
Issei Suda
Deux mille ans de courses en sac
Quel spectacle inoubliable !
Annie Lebrun
Issei Suda
Je vous l’avais bien dit :
Tout l’art consiste dans l’éternel retard.
Annie Le Brun
Issei Suda
Avant je te disais
Je n’aime pas la perfection
mais j’aime l’absolu
J’ai vieilli et tout est devenu
flou
comme les nuits d’hiver quand on
n’ose plus s’éloigner de la lampe
de la chaise
de peur de passer le brouillard entre
les vivants et les morts
Sandra Lillo
Dolores Marat
Berge du lac de l’Ouest
rouges et bleus
tabourets d’enfants en plastique
thé aux pétales de lotus
son or entre les dents noires
des femmes aux yeux cataractés
à la noix d’arec le café
les grains de sucre raclent
le gosier des hommes silencieux.
Sabine Huynh
Bertrand Delay
ce corps
tenu au silence
veut repartir
je l’ai senti
l’autre soir
dans l’éclat d’un geste
mal posé
rien d’autre
j’étais seul
à nu
sur la pointe des os
tout était là
le vide
l’effort d’y tenir
et cette lumière ouverte
dans les yeux
comme le cri d’un tissu
qu’on déchire

trente Park
une ombre
furtive
glisse au long du mur
je tends une main
sans l’atteindre
son souffle
léger
effleure encore mes lèvres
pourtant
dans ce vide
que rien ne comble
une paix s’avance
sèche et nue –
le doux vertige
de ne plus avoir à nommer
l’attente

Dolorès Marat
je te vois
face à l’eau
le dos droit
comme un refus
tu ne dis rien
et j’aime tant
ce rien-là
les arbres passent
lentement
sur le chemin
la pluie
n’a plus besoin
d’excuses
dans chaque silence
je cherche le mot
que tu retiens
