Le feu brûle ; c’est la première loi.
Quand le vent l’attise, ses flammes
s’étendent autour. La parole
attise les flammes. Tout a été combiné
pour qu’écrire vous
consume, et pas seulement de l’intérieur.
En soi, écrire n’est rien , se mettre
en condition d’écrire ( c’est là
qu’on est possédé) équivaut à résoudre 90 %
du problème : par la séduction
ou la force des bras. L’écriture
devrait nous libérer, nous
libérer de ce qui, tandis
que nous progressons, devient un feu,
un feu destructeur. Car l’écriture
vous agresse aussi, et il faut
trouver le moyen de la neutraliser – si possible
à la racine. C’est pourquoi,
pour écrire, faut-il avant tout (à 90 %)
vivre.
William Carlos William