Ce que le ciel observe


de l’endroit

où je vis

des visages

remontent le temps

ni pareils

ni différents

ils traversent

silencieux

les brumes

de novembre

Margharita Chiarva

1946-1967



là où la rive

est immobile

entre la terre et l’eau grise

juste au-dessous

d’un vol de corneilles

endimanchées

Margherita Chiarva

Hors champ


le corps

enroulé de lueurs

blanches

les yeux

entre la pierre

et l’eau

à voix basse

je m’ensonge

en moi-même

Margherita Chiarva