.
la fois où tu sautais
sur la table
pour nous faire tomber
.
je m’en souviens
bien
c’était le matin
.
je sentais le soleil
sous ta peau
je m’accrochais
.
sans doute l’instinct
je ne voyais pas pourquoi
tu faisais cela
.
.
la fois où tu sautais
sur la table
pour nous faire tomber
.
je m’en souviens
bien
c’était le matin
.
je sentais le soleil
sous ta peau
je m’accrochais
.
sans doute l’instinct
je ne voyais pas pourquoi
tu faisais cela
.
.
La femme qui coud
vit dans le feuillage
d’un hiver sans oiseau.
Mais l’aube. Mais le temps.
Mais le garçon glacé
qui déchire les poèmes
qu’il n’écrivit jamais.
Roue de feu qui délire.
Obscur sans bleu
des mots frottés de mort.
.
Jacques Izoard
Jam Southam
.
même
si le temps fait juter l’os
la somme reste la même
.
est
ce que le corps sait
avec la souche qui nourrit
la veine et les gestes de
l’au-dedans
.
il ne pleut pas
mais vois-tu
la langue s’ennuie
alors
de chercher un passage
des mains
une bouche
.
une ombre
qui viendrait se mélanger
à la mienne
Bharat Sikka
.
dans le rêve
qui nous occupe
l’œil propage une lumière qui brûle
nos projets
ces visages ne sont ni les nôtres
ni ceux des autres
les voix dans l’oreille refluent
vers la lenteur des âmes et par-
dessus les arbres
s’amassent les nuages
inutiles
.
comme si la vie était prise ici
à son propre piège
Margharita Chiarva
.
Soir. Le ciel vire lentement et on passe dans l’air sans poids, dans l’espace soudain démesuré du mot ciel. Tout repose et on va comme on dort, sans comprendre quelle clé a tourné. D’évidence, il reste peu de temps : cela va se refermer, il n’y aura plus ni soir ni bleu, juste une vitre salle, la nuit, la lampe.
.
Antoine Emaz
Natacha Nikouline
.
Il faut un obstacle nouveau pour un savoir nouveau. Veille périodiquement à te susciter des obstacles, obstacles pour lesquels tu vas devoir trouver une parade… et une nouvelle intelligence.
Henri Michaux (texte et image)
.
quelque chose
de ton souvenir
n’est plus le même
entendre
ma voix tu ne l’entendras plus que ne l’as-tu
écrire
et quand je pense à toi il n’y a plus que des mots
perdue
noyée dans le seul mot qui reste
Beaupré
.
Eric Sautou
Cig Harvey
.
de la place qui est la mienne
sur la table
je vois l’homme qui marche
avec une verseuse de café noir
.
aussi
des oiseaux gonflables
accrochés aux branches
tes yeux qui font face
.
sans doute
est-ce le lendemain ou le jour
d’avant
Egon Schiele
.
dans le sommeil qui vient lisant
au plein soleil
le poids de la tête emporte
le rêve
.
Emmanuel Laugier
.
Juillet
Le bord de mer est une ville
La foule essaie
De l’œil
De marcher sur les vagues
.
Une femme vend des beignets
.
Le soir
Quand personne n’aime plus
Personne
.
Un couple
Sans bouger
Va remplacer la mer
.
Philippe De Boissy
Martin Parr