couper
la séquence
à son bas
et sur la ligne
lisser l’absence
jusqu’à défaire le visage
du tourment

Will Hooper
couper
la séquence
à son bas
et sur la ligne
lisser l’absence
jusqu’à défaire le visage
du tourment

Will Hooper
ma main
creuse
le désuni dans lequel
les mots sont englués
non pour le poème
mais
le soir tombe
et je ne m’entends
plus parler

Massimo Léardini
.
Il y a un cimetière
ma main qui grince
sur le portail il y a
une tellement véritable allée
mes pieds sur le gravier
j’avance les fleurs sont
je me penche fatalement
jaunes où tu demeures
.
Chantal Ravel
Ni Tanjung
existe-t-il
à la lisière du temps
un lieu replié
sur la lumière
où
sans dette au regard
je pourrais encore
te croiser
sans trembler

Jessi Boyd-Reid
.
« Comme poète, il me semble qu’on est toujours en danger de répétition. De piétinement. Avec le temps, on arrive à se créer un langage, un univers, un style, quelque chose de précieux avec lequel on se sent à l’aise et qu’on devrait pouvoir pousser toujours plus loin, transformer à sa guise. Or, je n’ai jamais été sûre d’avoir cette aptitude naturelle pour la métamorphose » – Denise Désautels
.
arrachés
à la grotte
.
coupés
de la terre
par la soif
.
de la main
par le doute
.
du verbe
par les mots
.
coupés
de nous-même
par l’œil
insatiable
.
tant de fois
orphelins
.
et nous
cherchons
la mère
.
Charles Juliet
Olivier Debré
.
cela s’approche
fait frémir les buissons
où les oiseaux se taisent
.
cela vient de loin
.
si je n’étais pas encore née
ce serait un bruit d’eau
.
Cécile Guivarch
Erika Huffman
la mort
n’existe pas
sinon
les peupliers ne monteraient pas
jusqu’au ciel
le soir ne pleurerait pas
dans les branches
et nous
nous brûlerions
d’un seul souffle
tout ce qui est
à portée

Anonyme
.
Je te cache
dans la pulsation.
.
Tu n’es plus.
Deux fois.
Noir
noir
entre les yeux
ne se détachait
de l’angle.
.
Esther Tellerman
Rosalind Fox Solomon
pousser
la nuit
contre le silence
et attendre
que l’ombre
y perde
son souffle

Jean-Louis Saiz