Parfois la distance se réduit
à si peu
à presque rien
entre la réalité
et le miroir.
La métaphore est épuisée.
On a lissé la mer
Béatrice Giraud
Sejkko
Parfois la distance se réduit
à si peu
à presque rien
entre la réalité
et le miroir.
La métaphore est épuisée.
On a lissé la mer
Béatrice Giraud
Sejkko
des oiseaux
invisibles
tout en haut
qui pépient
d’arbre en arbre
ce filet
de lumière
déjà
dans la chambre –
pourquoi
faut-il
encore
que le matin
t’appartienne

.
Je ne pouvais
plus dire
qui me veille
compte les clartés
qui épelle les
rêves et l’âme
qui
assourdit
les offenses
et les gris
qui encore
façonne
les surfaces.
.
Esther Tellerman
Tom Sandberg
où l’œil
ne peut te reprendre
la rue ramène en silence
l’à-peu-près
des silhouettes de carton
se collent aux vitrines
d’autres
en affaires
piétinent près du tramway
le jour blanchit
et sur un banc
je pleure le temps où – vivant là
le destin me tendait encore
la main

Wilson Scottie
amour
présent
sans être
à force d’envisager
entre nous
maintenant
ce désert bleu
sans fin
et ma voix –
ombre à peine
d’une longue
enjambée

Pavle Nicolik
un rivage
désert
quelques nuages
fondus dans l’à-vif du soir
de la lumière mouillée
les senteurs ocres
du goémon
et la mer qui pousse
à nos pieds

Erwin Olaf
.
comme si
attisée
par un souffle
soulevée
d’abord nuée légère
nébuleuse qui monte voltige s’éparpille
retombe
noir pollen
indécis
ondulé de frissons
(j’imagine n’ayant vu)
.
Danièle Faugeras
Marcello Cammi
ce mot
déposé
dans le pli des lèvres
ce ton
ses aises
le vêtement entrouvert
sa main dans les cheveux
le regard
toujours haut
cette manière d’apparaitre
toujours un peu
effleurée

Jesse Boyd-Reid
de la rue
montent cris
et rythmes encombrants
je pourrais fermer
la fenêtre
hurler moi-aussi –
« la mort est bleue
les femmes s’enfuient
avec la lune »
mais
je ne le ferai
pas

Will Hooper
(de) * Extraits du corps – Bernard Noêl