L’attente



le pas posé

sans témoin

la main laissée

ouverte

de quelque chose

qui ne promet rien

insiste

plus que le poing levé

ou des mots trop sûrs

ce souffle

au milieu de la nuit

Kile Thomson

En hiver




un trait d’écume

se forme

sous nos pieds

un geste

sans mémoire

qui revient –

dis-tu

sans que le rivage

ne se lasse

Constantine Manos

Muse / 8



imagine

que l’oiseau

revienne

et s’élève au-dessus

de nos têtes

imagine que le ciel

lentement

se reforme autour

de l’oiseau

et que toi

tu marches

au bord du vent

ta main

dans la sienne

Alex Fleming

Muse / 7



rien

ne sépare plus

la terre du vent

le souffle

de la source

tout se confond

désormais

dans la lumière

du matin

et nous –

de nous-même éperdus

marchons

hors de nos murs

innocents

Sophie Mabille

Muse / 6



un souffle

traverse

le silence de la terre

la lumière hésite

glisse

derrière les sommets blancs

c’est étrange – dis-tu

on dirait

que l’hiver se souvient

de nous

NC

(de) On est bien là



Ça paraît mort

fait le mort

Une simple encoche

Voir si le camélia rouge

aux branches nues et sèches

est là-dessous

encore vert vivant sous

les cendres apparentes


Clélie Lecuelle

Yann Gaillot

Muse / 5




nous dormons

sous mes paupières

nous marchons

sous les ailes du vent

nous effleurons

les buées d’automne

nous suivons

l’eau qui coule de nos mains

nous allons

plus loin que loin

nos yeux découvrent

la beauté du matin

Caroline Dufour

Goliarda



entendre

la rumeur des choses

sans ombre ni visage

tu dis –

le fond n’est jamais noir

il bruisse d’une clarté

que l’œil ne sait pas

nommer

tu dis –

le jour n’est jamais blanc

il porte en lui

le frémissement et le doute

tout y est mêlé

tu dis –

la pluie dans la poussière

le souffle dans la gorge

le sujet avant même que

la lumière soit levée

(de) Tu dis délivrer la lumière


Nos souffles puisent à la source

qui précède la fièvre


soutenue par le bond de lumière

tu pousses la question

qui t’élève déjà vers la pointe des vagues

ton corps est le navire


le silence me berce encore

je cherche son assise

dans la rumeur inquiète

repasse mes contours sur les lignes flottantes


Sabine Dewulf

Edvard munch