Je me mens

.

de la place qui est la mienne

sur la table

je vois l’homme qui marche

avec une verseuse de café noir

.

aussi

des oiseaux gonflables

accrochés aux branches

tes yeux qui font face

.

sans doute

est-ce le lendemain ou le jour

d’avant

Egon Schiele

Aphasie

.

après

l’épreuve de la langue

– mots jusqu’à l’épuisement

le corps retrouve la rue

.

une joue pleure

l’air est sans trace

il y a

.

ce chemin

qui avance dans le vide

la vie est nue et

c’est la nuit

Diana Taman

La grande beauté

.

par endroits

un visage remonte

à la surface

.

qui

pour un geste ou

une histoire de mots cousus de

l’intérieur

.

parfois  

c’est le corps qui émerge

presque nu

.

de s’allonger sur le coté

et de m’observer quand

je songe

.

est dans la puissance

de l’image

ces êtres qui ne vieillissent

pas

James Reddinton

L’avent

.

sans cesse

la lumière retourne

au point d’origine

sont là

.

les mains roses

et les visages ouverts

les mots ignorants

la gêne

.

ce qui prête

à la partie infirme

du soi

Polina Washnington

Vers les abysses

 

avant

l’endroit grouillait

de ces femmes-poissons

que les marins disent sirènes

 

il y avait des épaves pleines

de mauvais or

 

on entendait des chants peints

de joie et d’ivresse

 

la lumière semblait proche

tv5

 Trent Park

la Reyssouze

.

le nom de

celui qui met

sa fierté à marcher

à demi-nu dans l’eau fraiche

les cheveux baignés de soleil

il verra ses pieds pareils à 

des tessons de lune

et jusqu’au soir

il rira des voix qui

appellent

.

Jacques Bonenfant

Samir Tladi

Non-retour

.

puisqu’

il t’appartient

de te pencher sur l’abyme

tu cries 

 

tu cries

la froideur de l’eau et tu as raison

la lune rousse et tu as raison

le poison dans la bouche et tu as raison

les chairs en lambeaux et tu as raison

la peur de vivre

 

et tu as raison

Marie Dashkova

De nulle part

.

d’où vient l’eau qui coule

sur ce visage 

et que dit la voix

qui résonne à mon oreille 

pour l’heure

la pierre alourdit mon corps

et je cherche une accroche

à la mémoire

 Takashi Shuji