.
dans l’humide lumière
du matin
acccroché au maigre fil
tendu
de
.
ce qu’était l’hier – meubles
murs et luminaires
les choses à qui je prête vie – il ne reste que
le fauteuil et la table sur laquelle
j’écris
Chase Middelton
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dans l’humide lumière
du matin
acccroché au maigre fil
tendu
de
.
ce qu’était l’hier – meubles
murs et luminaires
les choses à qui je prête vie – il ne reste que
le fauteuil et la table sur laquelle
j’écris
Chase Middelton
« Je crois que l’écriture ne peut se définir en termes de bonheur ou de malheur. Peut-être en une alternance de désespoir et de contentement. Quand j’ai terminé un texte, je me dis : voilà une bonne chose de faite. J’emploie cette expression banale dans son sens le plus fort, de véritable accomplissement. Une tâche aux contours incertains était devant moi, je suis allée vers elle, je l’ai prise à bras le corps et elle est achevée. Un objet est là, un texte, qui va aller vivre ou ne pas vivre, c’est selon le lecteur, la lectrice. »
Annie Ernaux – (extrait de « Le vrai lieu »)
« Lorsqu’on descend au fond de sa conscience, il y a des choses que l’on voit, des bruits que l’on entend, et c’est tout ce matériel qu’on rassemble pour le remonter à la surface. Une fois que l’on dispose de ces éléments, il suffit de les agencer. Moi-même je ne sais pas comment se fait ce travail, c’est mystérieux. Si on écrit dans la logique, ce n’est plus une histoire qu’on raconte, mais une suite d’affirmations. Une histoire est belle parce qu’elle n’est pas explicable. »
Haruki Murakami – in Le Monde 18.07.19
« Plus j’aboutis à quelque chose d’éloigné de mon point de départ, plus je me dis que ça valait le coup d’y aller. Il y a ceux qui tiennent à faire ce qu’ils ont voulu faire, et ceux qui espèrent faire quelque chose qu’ils n’avaient pas voulu faire. Que ce soit en écrivant de livres ou des films, tout le processus pour moi, est d’attendre de l’inattendu, d’espérer de l’inespéré. » Emmanuel Carrère
« Qu’on s’en persuade : il nous a fallu quelques raisons impérieuses pour devenir ou pour rester des poètes. Notre premier mobile fut sans doute le dégoût de ce qui nous oblige à penser et à dire, de ce à quoi notre nature d’homme nous force à prendre part.
Honteux de l’arrangement tel qu’il est des choses, honteux de ces grossiers camions qui passent en nous, de ces usines, manufactures, magasins, théâtres, monuments publics qui constituent bien plus que le décor de notre vie, honteux de cette agitation sordide des hommes non seulement autour de nous, nous avons observé que la Nature autrement puissante que les hommes fait dix fois moins de bruit, et que la nature dans l’homme, je veux dire la raison n’en fait pas du tout. »
Francis Ponge