chaque soir
un peu plus
le pont s’étire
sous tes pas
après une entaille rouge
ouvre le ciel tu entends –
ou peut-être pas
des voix qui appellent
ton corps s’agite
avant de rejoindre ceux
sans visage
que le feu entreprend

Asger Jorn
La poésie en tranches
vitres claires
un oiseau –
échappée lente
dans le ciel tremblé
les branches nues
d’autres départs
en silence
comme si rien ne pesait
un couple passe
dans la lumière blanche
leurs rires
une lumière proche
ton visage – un instant
ta bouche
un mot inachevé
tout ce que novembre prend
sans rien retourner

Katya Kalyska