Jour ordinaire


obstinée

la lueur s’attarde

aux façades de la maison

ouverte

un mot fuyant

s’échappe

entre mes lèvres

les murs eux

demeurent

ils veillent

sur nos ombres

muettes

Will Hooper

Jusqu’où dénouer ? (3/8)



tandis que l’œil

s’enfonce

dans le reflet de l’après

plus étroit

plus pâle

le défaut de mots tient

la douleur debout –

il faudrait

que le vent porte au loin

la vie d’avant

avec tous ces visages

rieurs

à jamais figés

sous la neige

Will Hopper

Il pleure dans la chambre



de la rue

montent cris

et rythmes encombrants

je pourrais fermer

la fenêtre

hurler moi-aussi –

« la mort est bleue

les femmes s’enfuient

avec la lune »

mais

je ne le ferai

pas

Will Hooper

(de) * Extraits du corps – Bernard Noêl

Apartée


couper

la séquence

à son bas

et sur la ligne

lisser l’absence

jusqu’à défaire le visage

du tourment

Will Hooper

Faux mouvement


une fenêtre

claque

je sursaute

puis des voix

dans la rue

le vent

dans les branches

d’une aube à l’autre

l’épaisseur du silence

Will Hooper