ne chercher
que le rythme lent
quelque part
entre la mer
et la peau
le jour se défait
en filaments pâles
l’ombre
comme en songe
se laisse frôler
et le silence si inondant
devient le cœur même
du paysage

Jean Louis Saiz
ne chercher
que le rythme lent
quelque part
entre la mer
et la peau
le jour se défait
en filaments pâles
l’ombre
comme en songe
se laisse frôler
et le silence si inondant
devient le cœur même
du paysage

Jean Louis Saiz
Debout mais
plus grande couchée moins
atteinte tout
recommence
Curieusement les oiseaux survivent les
fleurs survivent les arbres ne sont
pas arrachés ni la toile d’araignée
dans l’angle du volet secoué
L’écume vise
l’obstination d’une parole
que la répétition
ne désagrège pas
revient
sans venir à bout d’une
phrase
qui dirait
l’épuisement
du rivage
mère-vague et tempétueuse
Sereine Berlottier
Jean Louis Saiz
dans
la blancheur
du songe
pas de mot
pas de cri
pas même
un nom qui viendrait
creuser une explication
seulement
le silence
épais
comme une main pleine
de lumière
et ce souffle –
baume
sur la plaie encore
ouverte

Pierrette Bloch
Deux mille ans de courses en sac
Quel spectacle inoubliable !
Annie Lebrun
Issei Suda
Je vous l’avais bien dit :
Tout l’art consiste dans l’éternel retard.
Annie Le Brun
Issei Suda
Avant je te disais
Je n’aime pas la perfection
mais j’aime l’absolu
J’ai vieilli et tout est devenu
flou
comme les nuits d’hiver quand on
n’ose plus s’éloigner de la lampe
de la chaise
de peur de passer le brouillard entre
les vivants et les morts
Sandra Lillo
Dolores Marat
Berge du lac de l’Ouest
rouges et bleus
tabourets d’enfants en plastique
thé aux pétales de lotus
son or entre les dents noires
des femmes aux yeux cataractés
à la noix d’arec le café
les grains de sucre raclent
le gosier des hommes silencieux.
Sabine Huynh
Bertrand Delay