KAWAMURA


ce chat

noir et blanc

qui rode le soir

dans le jardin

je l’appelle

KAWAMURA

KAWAMURA

parle trois langues

prépare le thé

cuisine – dit-on

la viande blanche

il sait rouler des épaules

crache mieux qu’

un officier

ceci dit

comme il vit sans ami

le chat KAWAMURA ignore

qu’il vieillit

Tension


J’appelle quelqu’un qui appelle

le pont est long et vide

Je cours vers la réconciliation

l’asphalte est violent les réverbères

qui s’écartent

et les rails enflés

qui traversent le cœur

J’appelle quelqu’un qui appelle

quelqu’un qui appelle…


Inger Christensen

Shin Noguchi

Sur place


existe-t-il

à la lisière du temps

un lieu replié

sur la lumière

sans dette au regard

je pourrais encore

te croiser

sans trembler

Jessi Boyd-Reid

Le mOnde


n’as-tu pas désiré

toi aussi

un rivage

au feu du couchant –

marcher

sans but

dans la douceur des vagues

devenir l’ombre

de l’oiseau qui danse

dans le vent.

Anwar Amro

Rue a disparu


sur le sentier

qui monte

à l’ombre des arbres

je vous attends

le jour s’efface

à pas lents

votre visage

silencieux

flotte dans l’air

peut-être

êtes-vous simplement

sortie

Can Dağarslanı

(de) La lampe sous le boisseau

.

Juillet

Le bord de mer est une ville

La foule essaie

De l’œil

De marcher sur les vagues

.

Une femme vend des beignets

.

Le soir

Quand personne n’aime plus

Personne

.

Un couple

Sans bouger

Va remplacer la mer

.

Philippe De Boissy

Martin Parr

(de) Poème de la cabane

.

Art et vie

saoul et sobre

vide et plein

culpabilité et grâce

cabane et domicile

nord et sud

lutte et paix

après quoi, nous entr’

apercevons les étoiles,

la fourrure blanche et scintillante

de la Voie Lactée,

entendons l’ours surpris se frayer bruyamment

un chemin dans le delta marécageux

au-dessous de moi

.

Jim Harrison

Andy Feltman