Convoi


ce souffle ancien

celui du vent dans les hautes herbes

celui du temps que l’on nomme

dieu

les jours passent

en filigrane –

nid d’ombre et de lumière

quand nous

frêles silhouettes

marchons toujours

en suivant la trace

des oiseaux

Makoto Fukui

De nouveau en 90

.

Ai rêvé que j’ai fait deux cent kilomètres pour rien.

Lorsque tout a grandi. Des moineaux gros comme

des poules

qui chantaient à vous crever les tympans.

Ai rêvé que je dessinais les touches d’un piano

sur la table de la cuisine. Sur lesquelles je jouais, en

silence.

Les voisins entraient pour m’écouter.

.

Thomas Transtromer

Makoto Fukui