(de) Le soir

.

La porte entrouverte,

L’odeur des tilleuls…

Oubliés sur la table,

Un gant, une cravache.

.

Le jaune de la lampe…

J’écoute tous les bruits

Pourquoi es-tu parti ?

Je ne comprends pas…

.

Le matin bientôt

Sera soyeux et clair.

Que cette vie est belle,

Sois sage, mon cœur.

.

Toi qui semble las.

Ce battement trop sourd…

Je l’ai lu, tu sais :

Jamais l’âme ne meurt.

.

Anna Akhmatova

Egon Schiele

Je me mens


de ma place

je vois

sur la table

l’homme qui marche 

et la verseuse pleine

de café noir

aussi ces oiseaux

gonflables

accrochés aux branches

des yeux – les tiens

qui fuient par

le côté

la grille est ouverte –

peut-être

est-ce la veille

ou le jour d’après 

Egon Schiele

Bleu



nos chairs –

peaux ombres

mêlées

dans la douceur

du matin


un souffle

à peine


vos mains

laissées là


afin qu’au

plus tard

la parole

ne revienne

Egon Schiele