Alors que tout s’effondre – 5/5 le silence énoncé plus rien ne presse je ne poursuis ni la fuite ni l’élan brisé du serment un jour fait une ombre – presque tendre colle à mon pas puis file comme l’eau mince entre les pierres SMITH
Alors que tout s’effondre – 4/5 la lumière s’emmêle aux choses encore debout l’ombre plie tout autour le silence fait peau j’écris – pleurer n’est pas faute mais retour à soi dans la paume du jour aussitôt je ressens la joie Guillaume Bresson
Alors que tout s’effondre – 3/5 quelque chose palpite en silence tout au fond de moi exfoliation des jours inutiles du trop et du presque rien il y a sans doute un mot pour cela Cristina Iglesias
Alors que tout s’effondre – 2/5 à l’angle où presque la lumière basse sur un pan du rideau vacille l’instant d’après sort du cercle je retiens mon souffle – le désir aigu de quelque chose cette fois-ci sans retour Stephan Balkenhol
Alors que tout s’effondre – 1/5 le battement à peine de ce monde né muet ni signe ni promesse seulement un nom – le tien et la lumière au bord du jour qui revient Martial Raysse / Life is so complexe
Circonstances – 6 quelque chose respire sous la nuit j’ouvre l’oeil un souffle vient mêler l’aube au silence puis un mot se glisse et dans l’interstice ton visage réapparait Jean Paul Riopelle
Circonstances – 7 la nuit rentre ses griffes tu sanglotes à peine je me tais la cendre reste tiède il y aura demain des sourires blancs et ce mensonge – aller comme si de rien n’était Alberto Burri
Circonstances – 5 le silence à présent suinte épais poisseux sans fond tu es là immobile effigie noire couverte de cendre je scrute dans l’ombre une fêlure mince – ce presque rien par où le mot pourrait renaitre Toshimitsu Imai
Circonstances – 4 dans l’ombre où tu te tords le monde vacille soudain je tends la main –trop tard un cri sauvage t’ouvre en deux le feu s’élance il te dévore les bras le cou le visage la langue tu craches des mots noirs incandescents et moi silencieux incapable je me retiens à ton nom Wols
Circonstances – 3 même le sol semble fléchir sous le poids de ce qui ne peut apparaître chaque souffle chaque geste -éclat dispersé dans l’ombre épaisse est une tentative à nouveau d’être mais toi – au bord du cri tu n’as ni mot ni phrase pour lever les brulures de l’au-delà Jean Dubuffet