imagine
que l’oiseau
revienne
et s’élève au-dessus
de nos têtes
imagine que le ciel
lentement
se reforme autour
de l’oiseau
et que toi
tu marches
au bord du vent
ta main
dans la sienne

Alex Fleming
La poésie en tranches
nous dormons
sous mes paupières
nous marchons
sous les ailes du vent
nous effleurons
les buées d’automne
nous suivons
l’eau qui coule de nos mains
nous allons
plus loin que loin
nos yeux découvrent
la beauté du matin

ce mot
sans bord ni creux
ne dirait pas le nom des choses
il serait un passage
et sans même ouvrir les yeux
tu saurais qu’il reste
quelque chose de sain et sauf
tu lancerais alors
dans un souffle à peine –
je n’efface rien
j’habite en moi

je cherche
un mot –
poreux peut-être
qui ne nierait ni la nuit
ni les murs lézardés
ni les corps encore tremblants
d’avoir aimé
ce mot serait un tesson tiède
dans la paume ouverte
il pourrait
garder la beauté de ce qui fut
sans jamais rien
commettre
