D’intense oubli
Aux pupilles closes
Ce lent ferment,
Cette variation,
Le jeûne de la vallée
Elle irradie
Nul soleil ne l’illustre
À portée de main,
En silence,
Tel le somnambule
François Muir
collection de poèmes pris au hasard (ou presque)
au temps
au regard
à la lumière
au jour déjà commencé,
qui devra prendre date
aux mots écrits pour ce jour-là.
à la lumière
soustraire au sens du fleuve,
au temps,
ce qu’il charrie,
ne pas le regarder couler
s’enfouir sous le vert gazon
qui borde ses rêves.
soustraire au cours ma propre voix
le monde à mes yeux
ce matin
au temps
au regard
à la lumière.
Lucie Taieb
« Je te perdrai comme on perd un clair
jour de fête : – je le disais à l’ombre
que tu étais dans le vide de la pièce – attentive,
ma mémoire te chercha en ces années
florissantes, un nom, une apparence : pourtant,
tu te dissiperas et ce sera toujours l’oubli
de nous dans le monde. »
. Tu regardais le jour,
évanoui dans le crépuscule, je parlais
de la paix infinie que le soir
étend sur les fleuves à la campagne.
Alfonso Gatto
Ne rien tirer d’une chose.
Ne pas pouvoir sentir quelqu’un.
As-tu réponse à la mer ?
A-t-elle réponse à la mer ?
Presqu’aussitôt les yeux que tu trouves beaux
sont en quartz fumé, le quartz
qui t’aime bien part en fumée.
N’avoir rien tiré d’une chose.
Ne jamais avoir à aller nulle part.
Ne rien pouvoir oublier.
Faire rien de rien.
Hans Favery