des ailes défiant les secondes
volent dans mon jardin
pour le doux nectar
et l’air vif
du chèvrefeuille taillé
lune basse et hautaine
de ce dernier jour d’août
première personne, singulier –
un amour non partagé
Elis Podnar
Viet Ha Tran
Les points de repères pour l’écriture
des ailes défiant les secondes
volent dans mon jardin
pour le doux nectar
et l’air vif
du chèvrefeuille taillé
lune basse et hautaine
de ce dernier jour d’août
première personne, singulier –
un amour non partagé
Elis Podnar
Viet Ha Tran
.
Embusquées à l’angle de l’aube
l’anxiété de ne pas te hisser
à hauteur de poème
la tentation du repli
du lâche renoncement
Par effraction
la lumière s’insinue
au travers des persiennes
le crayon du soleil
déjà entre tes doigts
S’accorder
à la croissance de la clarté
sa vigueur intacte
avec les roses
te livrer au matin innocent
Sans jamais ignorer ni taire
l’intarissable rumeur du monde
appels vociférations détresses et agonies
poésie debout
sentinelle
.
Colette Nys-Mazure
Charlie Bobo
.
« Comme poète, il me semble qu’on est toujours en danger de répétition. De piétinement. Avec le temps, on arrive à se créer un langage, un univers, un style, quelque chose de précieux avec lequel on se sent à l’aise et qu’on devrait pouvoir pousser toujours plus loin, transformer à sa guise. Or, je n’ai jamais été sûre d’avoir cette aptitude naturelle pour la métamorphose » – Denise Désautels
.
« J’ai compris que, si je m’engageais pour la vie dans ce chemin qu’était l’écriture, il ne s’agirait pas seulement de “faire des livres”, l’un après l’autre, mais que ce serait une manière d’apprendre à vivre, à être, à aimer – pour le dire banalement, mais sincèrement : à devenir un meilleur être humain –
Hélène Dorion
.
n’explique rien
n’éclaire rien
ne renonce à rien
n’embrasse pas tout
n’exauce aucun espoir
.
elle ne fonde pas
de nouvelles règles du jeu
ne prend point part aux enchères
elle a un espace défini
qu’il lui faut remplir
.
si elle n’est point
discours ésotérique
si son langage manque d’originalité
si elle n’étonne point
c’est que c’est bien ainsi
.
elle obéit à sa nécessité propre
a ses propres possibilités
a ses propres limites
dans la partie en jeu
elle part perdante
.
elle ne supplante jamais une autre poésie
ne saurait être remplacée par une autre
ouverte à tout le monde
dépourvue de mystère
.
elle affronte des tâches mutiples
qu’elle n’accomplira jamais
.
Tadeusz Rozewicz
.
Il faut un obstacle nouveau pour un savoir nouveau. Veille périodiquement à te susciter des obstacles, obstacles pour lesquels tu vas devoir trouver une parade… et une nouvelle intelligence.
Henri Michaux (texte et image)
.
Au risque d’écrire à un(e) presque inconnu(e)
une lettre d’amour à partir d’un presque rien
qui vous a traversé
dans une fulgurance inconnue
de vous jusqu’alors.
Anne Dufourmantelle
.
« Le poème se fout de l’égalité
des rayons du cercle ou que deux plus deux fassent
fatalement quatre il est d’ailleurs le seul
espace vital où la loi devient folle
mange l’irréversible et retourne la mort
il n’est tel qu’en lui-même que hors de lui
devenu souffle en tête et buée verbale
phénix d’air toujours naissant sur quelque lèvre »
.
Bernard Noël
rabâcher
le poème qu’en est-il
de l’image
quand elle nage
toute trempée
se gonfle
se noie
épuisé
isolé mot
après mot
introuvable
privé de couleur
(in la mémoire des branchies)
d’écrire des poèmes, disons,
n’est pas une histoire de réussite personnelle
cette surprise
Sur le chemin du travail
deux papillons blancs
& du trèfle le long des trottoirs
de demander
de vouloir en tirer autant.
Paul Blackburn