.
jusqu’
au soir doucement sans lâcher
ta main
.
et ne rien dire
ne pas ouvrir les yeux
ne pas laisser la lumière décider
de tout
.
mille fois la rivière
mille fois la rivière
mille fois la rivière
mille fois la rivière
des fragments de poésie
.
jusqu’
au soir doucement sans lâcher
ta main
.
et ne rien dire
ne pas ouvrir les yeux
ne pas laisser la lumière décider
de tout
.
mille fois la rivière
mille fois la rivière
mille fois la rivière
mille fois la rivière
.
le dimanche
et la blancheur des rues
.
flottant
dans le lacis désert
arbres
grilles
lucarnes et
douce lumière
.
ou bien
indiciblement
le corps
au hasard qui pousse hors de
la portée
Yiannis Hadjiaslanis
.
l’azur
et la maigre volute
qui croupit au dessus de
nos têtes
est-ce
d’un pays banni
une âme lisant sur nos lèvres
ou un simple sac de cristaux oublié
dans l’éther
Perrine Lievens
.
dans l’humide lumière
du matin
acccroché au maigre fil
tendu
de
.
ce qu’était l’hier – meubles
murs et luminaires
les choses à qui je prête vie – il ne reste que
le fauteuil et la table sur laquelle
j’écris
Chase Middelton
.
n’as-tu pas envie
toi aussi
d’un rivage au feu
du couchant
.
sans dessein
de fouler le frisson
des vagues
.
ou encore
de faire silhouette avec
l’oiseau qui flotte
.
au vent
.
Anwar Amro
.
dans le fatras
des images obscures – êtes-vous
seulement couchée ? – coraille
l’oiseau de proie
.
une chose imbibe la nuit
la distance ou peut-être ces mots qui piétinent
dans le froid
.
plus en-dessous
le destin au fond de
son trou
Marie Bouttier
.
sur un coin
de nappe est un visage à qui
je prête en quelques traits
un corps et la vie
puis
à mon tour
je me coule
dans l’épaisseur du papier
et nous voilà un long moment
tous deux sans mot dire
à nous départager
Joseph Hofer
.
.
de saigner
la langue avec des mots crânes
il advient que l’œil empiète
une proie
visage logé dans la partie basse
du miroir
corps en transit ou encore
cri sauvage qui divise en deux
la nuit
Laura Letinski
.
tel que je le vois
le monde n’existe pas
.
celui d’après non plus d’ailleurs
et sait-on vraiment ce qu’est la vie
d’avant
.
en surface
par intermittence
des choses reviennent mais
les mots majorés jamais ne remédient
au jour premier
Robert Vincent
.
.
par la masse
de mots projetés
ou de cet œil
sans cesse qui revient
en arrière
je nourris aussi
la béance du regret
chapé de silence
et sans le vouloir
du même bois
et de pareille tendresse
vois
je suis dans
ton pas
Fernand Michel