DANS LA BEANCE
(lieu gorgé de couleurs
et de cris)
dansent nos monstres
de laideur
les yeux
tournés vers la peur
tu dis
il n’y a pas de mot
pour confier le visage
de ceux-là
Jean-Pierre Cobra
MORT
l’es-tu vraiment
et quand bien même
pour combien de temps
?
Florence d’Elle
y a-t-il encore, toujours, une enfance au-devant de nous ?
l’enfant peut-il guérir de la douleur d’aimer ?
il dessine une plaine qui s’évase et ravit au loin l’image d’une montagne
les pieds dans l’herbe bleue et l’eau froide fuyante
l’enfant rêve une errance
parfois les mots s’effondrent et le monde vacille
et la cité de verre, de fer, de béton, de fumées traverse et troue le corps de l’enfant déchiré
François Coudray
Claire Dias Lachèse
CES heures, sentiers noirs,
pendant lesquelles tu dors,
ces heures d’épines – tu dors,
tu dors – où, sentiers noirs,
sonnée, piquée, brûlée,
là –
j’entends tout.
Pendant ces heures où –
chardons sauvages
suis griffée, piquée
je me lève d’un bond,
sentiers boueux pendant que tu dors,
je crains, je cours –
j’entends Tout.
Dominique Maurizi
Jamie Campbell
J’ai commencé
à progresser
dans ce poème
passé / présent
présent / futur
nous ne pouvons pas
tresser
broder
tisser
le mouvement réfléchi de la musique
et ce qui arrive exclut
la broderie
je veux être connue par un langage
épais d’un millimètre à peine :
haleine sur le miroir
bouche ouverte de la pluie
Hanne Bramness
Susanna Majuri