un homme nu
ruisselant
dans l’éponge d’un drap
et cette ombre tapie
dans son dos
l’ombre s’écarte
sourit
le songe devient
alors l’endroit où nous vivions
autrefois –
que fais-tu ici
me demandes-tu
d’une voix blanche

Josef Hofer
Flous dans l’ombre
du demi-jour
feuillages roux et clochers
forêts flétries
me poussent au voyage
Je sais déjà
que l’automne sera long
où j’écouterai la nuit me parler
d’éternel retour.
Christophe Mahy
André Lichtenberg
Parfois la distance se réduit
à si peu
à presque rien
entre la réalité
et le miroir.
La métaphore est épuisée.
On a lissé la mer
Béatrice Giraud
Sejkko
des oiseaux
invisibles
tout en haut
qui pépient
d’arbre en arbre
ce filet
de lumière
déjà
dans la chambre –
pourquoi
faut-il
encore
que le matin
t’appartienne

où l’œil
ne peut te reprendre
la rue ramène en silence
l’à-peu-près
des silhouettes de carton
se collent aux vitrines
d’autres
en affaires
piétinent près du tramway
le jour blanchit
et sur un banc
je pleure le temps où – vivant là
le destin me tendait encore
la main

Wilson Scottie
un rivage
désert
quelques nuages
fondus dans l’à-vif du soir
de la lumière mouillée
les senteurs ocres
du goémon
et la mer qui pousse
à nos pieds

Erwin Olaf
.
comme si
attisée
par un souffle
soulevée
d’abord nuée légère
nébuleuse qui monte voltige s’éparpille
retombe
noir pollen
indécis
ondulé de frissons
(j’imagine n’ayant vu)
.
Danièle Faugeras
Marcello Cammi
ce mot
déposé
dans le pli des lèvres
ce ton
ses aises
le vêtement entrouvert
sa main dans les cheveux
le regard
toujours haut
cette manière d’apparaitre
toujours un peu
effleurée

Jesse Boyd-Reid