.
souvent tu navigues à vue
dans l’éclatante ascèse
des solitudes
.
vers quel amer
qu’il suffirait de dire
pour le croire
.
de se rappeler
de l’arbre juste
du juste qu’on enlaçait
.
Adeline Baldachino
Chase C. Middelton
.
souvent tu navigues à vue
dans l’éclatante ascèse
des solitudes
.
vers quel amer
qu’il suffirait de dire
pour le croire
.
de se rappeler
de l’arbre juste
du juste qu’on enlaçait
.
Adeline Baldachino
Chase C. Middelton
.
il n’y a
dans la véranda
que la table où nous sommes où nous ne sommes
pas
quelque chose
n’est plus moi quand j’écris mais je t’écris encore
.
Eric Sautou
Fergus Padel
.
On entend
toujours une voix
Toujours
on regarde un visage
On attend
heure par heure qui
doit arriver
On épie
son retour
ses aubes
son approche dans l’air
du soir
Seule à présent
Tu chutes dans le précipice de tes cris
.
Goliarda de Sapienza
Andy Feltham
.
Est sublime ce qui retombe
moins vite que nous, les pesants
Sublime la chose, l’être,
qui retient un instant sa chute
Le dégravir le ralenti le frein du périr
l’escalier dans le ciel
la fontaine romaine
le feu d’artifice
Le thrène populaire
.
Michel Deguy
kenny Hurtado
.
Dans l’encadrement
tu te tiens
droite
et tu appelles le chat
absent ce matin
.
Assis à la table
je te regarde de profil
et je pense qu’il va falloir
quitter ce moment
comme tant d’autres
sans y être jamais
préparé
.
Dominique Ané
Amenda Jasnowski Pascual
.
Peut-être un soir, un
soir peut-être tard
.
Un verre empli d’anis et
une voix qui pleure
.
Peut-être qu’une voix
pleure
.
Un verre, le soir
peut-être tard
.
Je ne vais pas, plus
très loin
.
Très, trop, plus
trop loin
.
Michael DONHAUSER
William Klein (Autoportrait)
.
plusieurs
ce qu’il en reste
celle qui est là et l’autre – toi peut-être aussi – et
moi moi
cercle sur cercle
solide chaos
.
il n’y a plus ni surface ni fond
et nos silhouettes se baignent blafardes
rien à signaler
– y suis-je encore sans suite
enfant perdue faille trou dans l’archive
.
Denise Desautels
Maite Gerrero
.
On n’est pas heureux
Sous l’azur fragile.
.
En ce jardin je sais je ne sais quoi.
Les feuilles sont un peu plus larges,
Un peu moins vertes que leur nom.
.
L’azur enfante l’ombre
(Le fruit de sa pourriture).
.
La terre aborde son silence
Qui l’attendait.
.
Jean Tortel
Jordi Ruiz Cicera
.
de peigner
le cheveu qui dépasse et
de plonger la tête dans le tumulte
des voix et
de lever un verre et
puis un autre et
de boire en cœur en attrapant
qui la main ou la bouche et
de rire à crever jusqu’à voir
le jour s’habiller
XIX
.
assez longtemps après
ce ne sont plus les dessins qui viennent
mais le bleu
.
vrai
il ne servirait à rien de retourner
.
il ne sert à rien même
de se retourner
encore
.
encore que
les arbres oui peut-être les arbres
le double platane
peut-être
le vent ou le rien des ces soirs
dans la vitre et cet espèce de calme
intense
.
Ce fouillis de feuilles
.
de quoi fait-il vraiment
se souvenir
on se demande
.
Antoine Emaz