le pas posé
sans témoin
la main laissée
ouverte
de quelque chose
qui ne promet rien
insiste
plus que le poing levé
ou des mots trop sûrs
ce souffle
au milieu de la nuit

Kile Thomson
le pas posé
sans témoin
la main laissée
ouverte
de quelque chose
qui ne promet rien
insiste
plus que le poing levé
ou des mots trop sûrs
ce souffle
au milieu de la nuit

Kile Thomson
Le fil de l’encre
qui court
réparant réparant
les bords irréguliers de plaies éparses
ainsi
le poème est cousu
dans la peau
chair vive qui fut jadis blessure
Anne Bregani
Gerard Garouste
quelque chose
s’attarde
dans le sillon de l’œil
un souffle d’ombre
peut-être
la peur
la peur de ces lueurs
confusément
qui se posent
se mêlent
jusqu’à l’érosion

Jean Fautrier
assommant philosophe pessimiste
tu mourras
very old comme un fernet branca
emporté par le mal de vivre
qui t’a consolé
toute ta vie
Paolo Universo
Ormond Gigli
ce mot
sans bord ni creux
ne dirait pas le nom des choses
il serait un passage
et sans même ouvrir les yeux
tu saurais qu’il reste
quelque chose de sain et sauf
tu lancerais alors
dans un souffle à peine –
je n’efface rien
j’habite en moi

Quelle implacable enfance a rivé ma vie la passion des nombres impairs ?
Annie Le Brun
Issei Suda
Je vous l’avais bien dit :
Tout l’art consiste dans l’éternel retard.
Annie Le Brun
Issei Suda