.
au soir
j’ai repris le sentier
qui monte aux arbres
je vous ai espéré
longtemps
mais vous aviez cessé d’
être
j’en ai forgé qu’
à l’autre bout
– eut-il fallu traverser le miroir –
le jour se couchait
Can Dağarslanı
des fragments de poésie
.
au soir
j’ai repris le sentier
qui monte aux arbres
je vous ai espéré
longtemps
mais vous aviez cessé d’
être
j’en ai forgé qu’
à l’autre bout
– eut-il fallu traverser le miroir –
le jour se couchait
Can Dağarslanı
.
l’air chaud
et les étoiles qui clignent dans le ciel
j’imagine
.
ton visage à la faveur d’un écran
la douce inquiétude
peut-être
.
suis-je à l’autre bout
avec ces mots écrits l’après-midi
ou est-il déjà question de ce songe échoué
plus en amont
Chloe Meynier
.
flocons de brume
lentement
sur du trottoir tiède
cela et autre chose
.
les heures passent
l’ombre dévore l’été
.
il faudrait sortir
moi-aussi me faire avaler
n’avoir rien à écrire
.
me succéder
Hülya Cömert
.
la fois où tu sautais
sur la table
pour nous faire tomber
.
je m’en souviens
bien
c’était le matin
.
je sentais le soleil
sous ta peau
je m’accrochais
.
sans doute l’instinct
je ne voyais pas pourquoi
tu faisais cela
.
.
même
si le temps fait juter l’os
la somme reste la même
.
est
ce que le corps sait
avec la souche qui nourrit
la veine et les gestes de
l’au-dedans
.
il ne pleut pas
mais vois-tu
la langue s’ennuie
alors
de chercher un passage
des mains
une bouche
.
une ombre
qui viendrait se mélanger
à la mienne
Bharat Sikka
.
dans le rêve
qui nous occupe
l’œil propage une lumière qui brûle
nos projets
ces visages ne sont ni les nôtres
ni ceux des autres
les voix dans l’oreille refluent
vers la lenteur des âmes et par-
dessus les arbres
s’amassent les nuages
inutiles
.
comme si la vie était prise ici
à son propre piège
Margharita Chiarva
.
de la place qui est la mienne
sur la table
je vois l’homme qui marche
avec une verseuse de café noir
.
aussi
des oiseaux gonflables
accrochés aux branches
tes yeux qui font face
.
sans doute
est-ce le lendemain ou le jour
d’avant
Egon Schiele
.
ces crocodiles
longs de quelques centimètres
qui arpentent le parquet
l’œil fiévreux
ont-ils peut-être une mère qui attend
dans l’eau saumâtre
du bain.
Pierre Alex
.
après
l’épreuve de la langue
– mots jusqu’à l’épuisement
le corps retrouve la rue
.
une joue pleure
l’air est sans trace
il y a
.
ce chemin
qui avance dans le vide
la vie est nue et
c’est la nuit
Diana Taman