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« Donc il est entendu que nous ne lirons plus de poésie. Certains en écrivent encore de pleines pages, mais quant à les lire, non merci ! Celle qui émane de tout autre que soi est illisible, ennuyeuse, incompréhensible. Il en va de la poésie comme des grand-mères : la mienne est une dame douce et charmante mais les vôtres sont des sorcières à moustaches, tout à fait revêches et rebutantes.
Le poète d’aujourd’hui lit encore (un peu) ses pairs ; c’est l’amère condition pour être lu par eux (un peu) à son tour. Mais la désaffection plus vaste des lecteurs épris de littérature semble définitive et sans recours. Rimbaud reste notre héros, nous affirmons encore volontiers que la poésie est l’expression la plus haute la plus du génie humain, la plus belle incarnation du verbe : de là à mettre le nez dans un de ces recueils abscons, il y a un gouffre. »
Eric Chevillard – Préface de « Etude de l’objet » de Zbigniew Herbert
Tout ce qui est rare est cher. Pas qu’en monnaie évidement. Il est regrettable que l’esprit perde le regard de son enfance plutôt que de le garder et le nourrir pour lui faire dire en mot de vécus imagés ce que le devenu penseur ne dit qu’en sens absent des sens.
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Peut-être que les poètes ne peuvent trouver de lectorat et de succès qu’après leur mort.
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Peut-être que la poésie est en train de se réinventer… Dans ce qu’elle nous dit et aussi dans sa manière de nous interpeller…
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