Isak Dinessen disait qu’elle écrivait un peu chaque jour, sans espoir, et sans désespoir. Un jour, j’inscrirai cette phrase sur une fiche de format 12.5 x 17.5 et je la scotcherai au mur, au dessus de mon bureau.
Des fiches comme celle-là, il y en a déjà quelques unes sur mon mur. « L’exactitude foncière de l’expression est la SEULE morale de l’écriture ! » (Ezra Pound). C’est loin d’être tout, bien entendu, mais un écrivain qui a « l’exactitude foncière de l’expression », a au moins pris un bon départ.
Sur une autre fiche, j’ai inscrit ce fragment de phrase péché dans une nouvelle de Tchékhov : « …et en un éclair, il comprit tout ». Ces quelques mots me paraissant chargés d’émerveillement et riches de tous les possibles. Leur clarté simple et dépouillée me plait infiniment, tout comme l’espèce d’illumination qu’ils suggèrent. Qu’est ce qui est resté obscur jusque là ? Pourquoi la lumière à ce moment là et pas à un autre ? Qu’est-il arrivé ? Et surtout que faire à présent ?
J’ai entendu le romancier Geoffrey Wolff s’exclamer un jour devant un groupe d’étudiants en écriture : « Pas de grosses ficelles ». Cette phrase-là, il faudrait aussi l’inscrire sur une fiche.
in « Les feux » / 1983
On ne peut que l’écouter avec attention quand on a l’a lu.
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Je suis bien d’accord avec vous. Sur la fin de sa vie, Carver a dit qu’il avait choisi la fiction « au détriment » de la poésie. Mais son œuvre poétique (notamment le recueil « Les feux ») est à mon sens aussi intense et magnifique.
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Je suis bien d’accord avec vous aussi. Parmi mes préférés dans Les feux, Le Cougar et Photographie de mon père dans sa 22ème année m’ont particulièrement touché.
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« Octobre. Dans cette cuisine humide, peu familière, j’examine le visage timide et juvénile de mon père (…) » Cordialement.
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